C’est toutes et tous ensemble qu’on va gagner
Les déclarations d’Édouard Philippe du 11 décembre n’ont convaincu personne. Bien au contraire. Le Premier ministre a confirmé les grands axes de la réforme de la retraite à points, et tenté de désamorcer la colère des secteurs en lutte à grand renfort d’enfumage (régimes spéciaux, ensei- gnants, infirmiers…). Mais au final, il n’a fait qu’attiser leur colère et provoqué un élargissement du front syndical !
Pour Solidaires :
— La retraite à 64 ans, « âge d’équilibre » c’est non !
— La baisse massive des pensions avec la retraite à points, c’est non !
Nous ne sommes pas dupes, le gouvernement cherche à diviser pour affaiblir la mobilisation :
— il tente d’opposer les générations entre elles (la généra- tion d’avant1975 et celle d’après) ;
— il tente d’opposer les catégories professionnelles entre elles : départ anticipé pour les métiers de l’ordre et de la sé- curité aux missions dangereuses, rien pour les autres malgré les postures pénibles, le travail de nuit, les horaires décalés (FPH, SNCF, RATP), … Il déclare que le niveau de retraite des enseignants sera « comparable » aux métiers équiva- lents dans la fonction publique (quelle garantie réelle ?) et sera écrit dans la loi mais oublie au passage les personnels de catégorie C des petites collectivités territoriales et les contractuels de droit public dépourvus de primes.
Et le gouvernement ment :
— quand il dit que les femmes et les précaires seront ga- gnants, alors que c’est tout l’inverse. La prise en compte de la totalité de la carrière, soit 43 ans, inclut les mauvaises années, et défavorise les carrières heurtées ;
— quand il dit que pour les fonctionnaires, la prise en compte des primes suffira pour compenser la perte de la référence aux 6 derniers mois de rémunération. Là encore, le décompte de points sur la carrière complète les défavo- rise tous ;
— quand il dit que les pensions ne baisseront pas, alors que la part dévolue aux retraites devra rester sous la contrainte d’une limite à 13,8 % du PIB, sachant que le nombre de re- traités partant à la retraite augmentera pour les générations à venir, et qu’entreront aussi en ligne de compte l’espérance de vie et la conjoncture économique ;
— quand il dit que ce sont les partenaires sociaux qui fixe- ront la valeur du point dans le nouveau système de retraite alors que c’est la loi cadre de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui la fixera ! Le gouvernement veut la main et étatise au contraire la gouvernance du système de retraite comme il l’a fait avec les caisses de sécurité sociale branche maladie.
Pour Solidaires :
— La garantie d’un taux de remplacement public/privé à 75% du revenu antérieur, c’est oui !
— La retraite à 60 ans et reconnaître les spécificités des métiers par des départs anticipés à la retraite de 5 ans, c’est oui !
— Des carrières, rémunérations et retraites égales pour les femmes comme et les hommes, c’est oui !
— Revoir le financement du système de retraite c’est oui ! Suppression des exonérations de charges sociales, taxation des dividendes, pour une nouvelle répartition des richesses entre le salaire socialisé et les revenus du capital, c’est oui ! — Ouvrir des négociations sur la base du régime de retraite par répartition actuel fondé en 1945, pour l’améliorer et re- venir sur les réformes régressives qui l’ont altéré, c’est oui !
Désormais, l’intersyndicale interprofessionnelle s’est élar- gie. Par un communiqué commun, les organisations SO- LIDAIRES, CGT, FO, FSU, CGC, FIDL, MNL, UNEF, UNL ont appelé à renforcer la mobilisation par la grève et les manifestations les 12 et 17 décembre et à reconduire la grève quand les salarié·es le décident.
Dans la Fonction publique, l’intersyndicale SOLIDAIRES, CGT, FO, FSU, FA-FP dénonce l’obstination du gouverne- ment et appelle à amplifier la mobilisation, relayant l‘appel interprofessionnel.
Le 12 décembre, de nombreuses actions et manifestations locales ont eu lieu. Le week-end sera aussi l’occasion de multiples initiatives.
Toutes et tous ensemble, continuons le combat, jusqu’à