GIPA 2019

Le décret pour la mise en oeuvre au titre de l’année 2019 de l’indemnité dite de « Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat » a été publié au JO le 10 octobre dernier.

Vous trouverez le calculateur officiel mis en ligne par l’administration (le seul qui fera foi en cas de contestation) à ce lien :

simulateur de calcul de l’indemnité de Gipa

Pour rappel cette indemnité, pansement instauré sous Sarkozy et maintenue sous les gouvernements suivant pour palier a minima à l’absence de revalorisation digne de ce nom du point d’indice, permet de prendre en compte en partie une perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires dont la carrière aura trop stagné au cours des 4 dernières années :

lire le décret

Cette année, le décret concerne la période de décembre 2014 à décembre 2018.

Nous vous invitons à bien surveiller vos fiches de paie dans les prochains mois afin de vérifier – si vous êtes éligibles d’après le calculateur ci-dessus – que l’administration vous verse bien cette indemnité ; le ministère de la justice se distinguant régulièrement pour ne pas verser cette indemnité aux agents éligibles où pour la verser au bout de délais incroyablement déraisonnables !

N’hésitez pas à nous saisir en cas de difficultés.

Déclaration du Conseil National de Solidaires-Justice

à l’issue de son Conseil National qui s’est réuni les 7 et 8 octobre dernier, le syndicat national Solidaires-Justice a adopté la déclaration suivante :

Solidaires-Justice réaffirme lutter pour un modèle de société véritablement solidaire, dont la fonction publique et ses agents, forts de garanties d’indépendance et au service de l’intérêt général, en sont l’un des piliers et dont le système de retraite par répartition, basé sur la solidarité intergénérationnelle, en est l’un des corollaires.
La défense de la fonction publique ne doit pas s’entendre comme une lutte sectorielle et corporatiste et ces 2 luttes doivent être menée de front, sans en faire prévaloir l’une sur l’autre.

A partir du 5 décembre, imposons un autre avenir !

Le projet de code de la justice pénale des mineurs : des propositions inadaptées pour lutter contre l’enfermement des enfants

Communiqué de presse

Au 1er juillet 2019, 882 adolescent.e.s étaient incarcéré.e.s, chiffre jamais atteint depuis plus d’une vingtaine d’années. Il faut y ajouter le nombre d’enfants placés dans l’un des 52 centres fermés, ceux placés en psychiatrie ou en centres de rétention, ainsi que le chiffre gris des jeunes condamnés en tant que majeur.e.s pour des faits commis du temps de leur minorité.

Pourtant, la Garde des Sceaux et la Direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse avaient assuré que certaines mesures d’application immédiate introduites dans la loi de programmation 2018-2022 de réforme pour la Justice du 23 mars 2019, permettraient une diminution du nombre d’enfants placés en détention provisoire, notamment grâce à l’encadrement des conditions de révocation du contrôle judiciaire et à la réduction de la durée du maintien en détention provisoire des mineur.e.s de 13 à 15 ans une fois l’instruction terminée. Force est de constater que ces mesures n’ont eu en réalité aucun impact.

Que dire alors du projet de code de la justice pénale des mineurs déposé le 11 septembre 2019 en Conseil des ministres, dont la diminution de l’incarcération des mineur.e.s est l’un des objectifs affichés ?

Si ce projet se présente comme « innovant » et « tourné vers l’éducatif », il ne prévoit en réalité aucune mesure susceptible de renverser véritablement le paradigme de ces dernières années, à savoir l’augmentation des mesures répressives et expéditives à l’égard des enfants. Il ne fixe aucun âge effectif d’irresponsabilité pénale de l’enfant. Il fait abstraction de ce que l’enfant mis en cause est d’abord un enfant en danger. Il confond rapidité et efficacité. Il ne garantit aucunement le retour à l’application effective des principes fondateurs de l’ordonnance du 2 février 1945, à valeur constitutionnelle, et particulièrement celui de la primauté de l’éducatif sur le répressif.

Pire encore, les missions éducatives qui consistent à accompagner un enfant dans toutes les dimensions de sa problématique pour participer à sa sortie de délinquance sont amenées à disparaître au profit d’une mesure probatoire de mise à l’épreuve contrainte dans un délai particulièrement réduit, à visée principalement comportementaliste.

Sortir de la logique des politiques répressives qui se sont accumulées au fil du temps et faire le choix de l’éducation, c’est remettre radicalement en cause la logique de l’enfermement des mineur.e.s. Cela nécessite de passer par la déconstruction d’un certain nombre d’idées reçues sur la justice des enfants selon lesquelles les délinquant.e.s juvéniles seraient plus nombreux.ses, plus jeunes et plus violent.e.s qu’autrefois, préjugés que même les statistiques du ministère invalident.

Un enfant qui passe à l’acte est avant tout un enfant en danger. Il ou elle est une personne en construction qui a besoin d’être entouré par des adultes en qui il ait suffisamment confiance pour trouver une légitimité au cadre qui lui est imposé et l’envie ainsi que les ressources nécessaires pour s’insérer socialement. Pour cela, la justice des enfants a surtout besoin de temps et de moyens tant financiers qu’humains et d’une réforme humaniste et émancipatrice fondée sur la protection et l’éducation. C’est cela que nos organisations continueront de défendre au travers de la mobilisation contre ce projet de Code de la justice pénale des mineurs.

Signataires: SM, SAF, SNPES-PJJ/FSU, CGT PJJ, LDH, OIP, CGT SP, SNUTER, SNUASFP, SNEPAP, GENEPI, DEI-France, CGT, FSU, Solidaires, Solidaires Justice, FCPE75, Avocats du barreau de Paris, CNB

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Guide Solidaires « Agir syndicalement contre les violences sexistes et sexuelles au travail »

cliquer sur l’image pour télécharger le guide

Les violences sexuelles ou les violences sexistes au travail touchent en immense majorité les femmes, et s’ancrent dans le système patriarcal qui les engendre et permet leur perpétuation. Elles peuvent prendre plusieurs formes : harcèlement sexuel, agressions sexistes et sexuelles au sein du collectif de travail, ou venant des usager-es ou client-es… Dans tous les cas, il s’agit de pouvoir entendre et identifier ces situations de violences.

Accompagner et agir sur les lieux de travail est essentiel : questionner les préjugés, faciliter la parole, permettre des prises de conscience sur le continuum (le lien) entre « sexisme ordinaire » et violences sexistes est indispensable en direction des hommes comme des femmes. Il s’agit, en outre, de connaître les lois et de les faire appliquer pour qu’elles protègent au mieux les personnes. En tant que syndicaliste, nous devons aussi toujours mettre en avant la responsabilité de l’employeur et son obligation d’agir pour protéger les salarié·es.

Ce guide vise à donner des outils pour combattre syndicalement ces violences. Il ne prétend pas répondre à toutes les situations, mais il s’inscrit dans notre volonté d’articuler les luttes : celles contre les violences sexistes et celles contre les inégalités au travail. En effet, les violences agissent aussi sur la carrière ou la rémunération des femmes : elles peuvent entraîner des comportements d’évitement des milieux « masculins » (plus rémunérateurs), la perte de son emploi (démission ou licenciement), le cumul des arrêts maladie pour ne plus être confrontée au harceleur, le blocage de son avancement pour avoir dire non, etc. Enfin, l’accompagnement de l’équipe syndicale comme son action envers le collectif de travail est une condition pour que les femmes puissent parler des violences auxquelles elles sont confrontées, rompre l’isolement et contribuer à monter si besoin les dossiers juridiques (pénaux notamment), la prise en charge éventuelle par des acteurs-trices spécialisé·es (associations, avocat·es…) qui, ensuite, accompagneront les femmes sur cet aspect-là.

La lutte contre les violences faites aux femmes ne peut faire l’économie d’actions syndicales de sensibilisation et de formation à l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Les formations que l’Union syndicale Solidaires a mis en place ont notamment pour objet la déconstruction des stéréotypes de genre et des pratiques sexistes qui fondent encore les rapports sociaux de sexe. On ne peut ni identifier ni comprendre les mécanismes de ces violences spécifiques hors d’une analyse du patriarcat et des rapports sociaux de sexe : ces violences sont la manifestation et l’outil de la domination masculine comme système.

PJJ : conditions de travail à Strasbourg

Tract de l’Union Départementale Solidaires-Justice 67 relatif aux conditions de travail dans les unités de milieu ouvert et remis aux membres du CHSCT-D du Bas-Rhin

— Strasbourg, le 27 juin 2019 —

Suite au compte rendu de visite du CHSCTD du BAS-RHIN, rédigé par le référent « Hygiène sécurité condition de travail » en date du 10 décembre 2018, nous tenons à vous signaler que si nous partageons le même constat de malaise au travail (c’est une évidence reconnue par l’ensemble des agents), en revanche, ce compte-rendu obtenu de manière détournée est excessif sur certains points, tant sur la forme que sur le fond.

Sont mises en avant, notamment, des données personnelles, subjectives, basées a priori sur des déclarations individuelles et non légitimes :

  • est évoqué un cas de dépression (cet aspect médical relevant du secret, posé comme diagnostic dans un document institutionnel nous interroge).
  • des problèmes d’alcool sont également évoqués : qui, quand, comment ? Quelle interprétation donner à ce type d’information ? Ces problèmes ont-ils eu des répercutions dans l’excercice des fonctions ? Si le référent Hygiène et sécurité pose un diagnostic, pourquoi ne fait-il pas une proposition thérapeutique !?
  • Des problèmes de violences : dans la sphère professionnelle, nous reconnaissons des tensions au sein du service liées à une insuffisance de régulation. Insuffisances qui ont pu entraîner des attitudes agressives. Nous rappelons au CHSCT que cette problématique a été mainte et mainte fois soulevée et toujours ramenée à des problèmes individuels et non pas repérée comme des déficits organisationnels. Toutefois, et c’est essentiel, les agents du service gardent à coeur d’accomplir leurs missions dans l’intérêt premier des usagers. Aussi, le terme de « désastre » faisant référence au travail avec les familles est totalement inapproprié et méprisant.
  • Concernant les RUE, nous rappelons au référent que nous avons bien conscience de l’importance de leur charge de travail, solidaires de leur mouvement de revendications, nous rappelons qu’il appartient à la hierarchie (DS, DT, DIR) de leur garantir des conditions de travail dignes et respectueuses.

Nous regrettons que le référent hygiène et sécurité reste mutique sur les réelles difficultés du métier, l’absence de référence à la grande précarité de notre public et sur les atteintes à l’éthique. Son constat reste factuel et non distancié et nous interroge sur la communication opaque du CHSCT, ce qui peut accentuer le malaise initial et finalement venir à rebours de ses missions de protection des agents.Ce document « de travail », dont la confidentialité n’a pas été respectée (loin sans faut) apparait dévalorisant et infantilisant pour l’ensemble des agents des unités situées route des Romains.

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